Le travail de ce jeune diplômé des Beaux-Arts de Tétouan s’ancre dans un monde merveilleux où triomphe le héros Hmama, créature anthropomorphe à laquelle il prête les traits d’une colombe. Cet oiseau symbole de paix est aussi l’emblème de Tétouan, sa ville natale. Évoquant l’univers onirique des grands maîtres du cinéma d’animation japonais tels que Hayao Miyazaki, les œuvres tout en rondeur de Houssam El Ghallal invitent à réfléchir à la complexité des mécanismes de paix et de conflit.

Hypnotiques, les fresques de Tomas Facio superposent les univers. Tout d’abord celui de la gravure, avec leurs teintes noir et blanc ou sépia, et leur trame quadrillée en toile de fond. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’artiste argentin a fait de l’encre de Chine son matériau de prédilection. Si ses murales évoquent les natures mortes de la peinture classique, l’artiste s’autorise aussi des détours par le surréalisme en se jouant de la symbolique des objets, qu’il associe dans des collages hétéroclites.

Fasciné par la beauté des plantes, Ayoub Lyaacoubi, aka Acoby, explore dans son travail le lien entre les humains et la nature. Diplômé des Beaux-Arts de Tétouan en 2022, il convoque divers supports comme l’illustration numérique, le dessin, la peinture, l’installation ou encore la sculpture. C’est au sein du Mur collectif de Jidar, en 2021, puis ensuite comme assistant auprès des muralistes qu’il s’est formé au street art. Ce jeune Casablancais conçoit ses murales comme une invitation à s’arrêter et réfléchir aux aspects négligés de la vie.

Originaire de Casablanca, Majda Jarbili a trouvé sa voie dans le monde de l’illustration après avoir suivi des études en design d’intérieur. Mélange captivant de rêveries douces et de brutalité, son univers explore les complexités de l’être humain. La santé mentale est un thème récurrent chez cette jeune artiste touche-à-tout qui pratique également le tatouage depuis 2018, s’adonne à la création de maquettes et n’hésite pas à partir à l’assaut des murs de la ville.

L’univers fantastique d’Alexis Diaz est peuplé de créatures chimériques mais néanmoins impressionnantes de réalisme. Parsemées aux quatre coins du monde, ses fresques en noir et blanc, dont les traits sont minutieusement tracés à l’aide de petits pinceaux, évoquent des gravures tout droit échappées de livres anciens. Limité par la toile, qu’il juge trop petite et moins accessible au public, Alexis Diaz a trouvé sur les murs un espace d’expression à la mesure de sa créativité.

NeSpoon a l’habitude de dire qu’elle est née en 2009. Il s’agit en fait de l’année où elle s’est initiée au street art, une révélation pour cette artiste qui pratiquait jusque-là la peinture à l’huile sur des toiles abstraites. Depuis, elle a laissé sa trace dans une centaine de villes et une quarantaine de pays. Au fil des années, la dentelle s’est imposée comme son motif fétiche, qu’elle imprime sur des bas-reliefs en céramique, applique au pochoir ou peint directement sur les murs.

Kartelovic pratique un art de la jonction : entre passé et présent, entre artisanat et design, entre tradition et digitalisation… Reconnaissables à leur palette de couleurs récurrentes et à leur style minimaliste, semi-abstrait, ses fresques invitent à réfléchir sur les mutations de ce monde et la perte des savoir-faire ancestraux. Empruntant aux techniques numériques pour réinterpréter des motifs historiques, Kartelovic conjugue le passé au présent afin d’ouvrir la voie à de nouvelles perspectives.

Connu sous le pseudo Normal, Ayoub Abid est un artiste multidisciplinaire originaire d’Agadir. Que ce soit sur un mur, une affiche, un tableau ou une estampe, son style se déploie sur divers supports mais reste reconnaissable au premier coup d’œil avec ses lignes graphiques épurées et ses couleurs vitaminées. La condition humaine est une source inépuisable d’inspiration pour ce jeune muraliste qui écume depuis 2015 les festivals de street art internationaux et signe cette année sa troisième participation à Jidar.

La liberté est le seul guide de ce jeune street artiste qui a adopté un style de vie nomade à travers les plus grandes villes d’Europe. Peignant depuis son plus jeune âge, il travaille aussi bien sur le carton que sur le béton, deux matériaux qu’il affectionne particulièrement pour leur aspect irrégulier, donnant plus de vie à ses compositions. Les objets du quotidien sont au centre des fresques de HNRX qui ne revendique aucune autre intention que celle de mettre l’art au cœur des villes et de toucher le cœur des gens.

Formé dès l’âge de 13 ans à la peinture byzantine, Fikos a d’abord été iconographe dans des églises chrétiennes orthodoxes avant de s’adonner au street art. Opérant une synthèse inédite entre ces deux disciplines, ses fresques puisent leur inspiration dans les arts antiques grec, égyptien ou encore japonais. On lui doit Les pommes d’or du jardin des Hespérides de l’avenue Madagascar à Rabat, ainsi que de nombreuses autres murales disséminées de la Thaïlande au Mexique, en passant par l’Europe et la Russie.