Le festival réunit, chaque année, quelques street artistes en herbe et étudiants en écoles d’art du royaume afin de s’initier au muralisme sous la houlette d’un ou d’une artiste confirmée.
Pour cette édition, c’est Ayoub Abid aka Normal, artiste marocain connu pour ses fresques impressionnantes à l’esthétique très poussée, qui est appelé à partager ses méthodes et ses techniques. De là, les participants défieront leurs imaginaires, et construiront à partir d’une idée originale, une création qui sera leur plus belle signature.
Le mur collectif, tel qu’il a été conçu, n’est pas seulement un rendez-vous divertissant, mais un moment où se conjuguent, le temps d’un masterclass, l’art accompli d’artistes éprouvés, la spontanéité et la créativité des jeunes talents. Il s’agit clairement d’un espace de passation de flambeau artistique, d’initiation et d’apprentissage.
Il ne fait l’ombre d’un doute que c’est le savant allongement de la durée de l’activité qui, passant de trois jours à une semaine, a été la clé du succès du précédent mur collectif : les participants sélectionnés ont pu étoffer leurs connaissances, affûter leur technique et aiguillonner leurs démarches picturale.
Rappelons que ce n’est pas pour rien que le volume de l’activité a évolué; cette partie du festival se révèle d’une grande importance pour le développement du street art au Maroc, et se veut tel un outil promotionnel à la base.
NORMAL AUX MANETTES
Avant de peindre le mur, les participants bénéficieront d’une grande immersion dans le processus de création défini par les soins de Ayoub Abid aka Normal, allant de la recherche à la réalisation, en passant par la création.
Les bénéficiaires décortiqueront et creuseront d’abord le thème du «vivre ensemble» tout en prônant l’«héritage africain», d’autant plus que le métissage souffle à pleines voiles sur notre époque par ailleurs crispée, raidie et corsetée dans les oripeaux identitaires. Ensuite, pour stimuler leurs créativités et les pousser à s’aventurer en dehors de leurs comfort zone, ils s’essayeront à l’idée de fixer des limites en couleurs ainsi qu’en formes. Et enfin, en survolant les différentes techniques de reproduction à grande échelle, ils testeront celle dite doodle grid (une technique qui leur procurera la confiance de s’attaquer à des murs quelque soit leur taille).
Selon Ayoub Abid, ce workshop qui s’étalera sur une semaine (4 jours dédiés à la recherche ainsi qu’à la création des maquettes; 3 jours pour la réalisation du mur collectif) leur permettra de s’imprégner d’une nouvelle démarche; d’approfondir particulièrement leur phase de recherche et de trouver leur singularité; d’apprendre à travailler sous contraintes; de booster leur confiance en soi et d’acquérir la technicité nécessaire pour peindre sur des grandes surfaces.
Le thème du «vivre ensemble» sera démêlé en plusieurs questions et sous autant de regards. La discussion aboutira ainsi à des points de vue diversifiés, mais aussi à des notes communes qui unifieront les travaux et agiront comme ciment pour homogénéiser le mur collectif.
AYOUB ABID AKA NORMAL (Maroc)
Illustrateur et peintre graphiste né en 1990 à Agadir. Après avoir obtenu son diplôme en design graphique en 2011, il bifurque vers une démarche pluridisciplinaire en explorant les arts appliqués. Quoiqu’on le vit collaborer sur plusieurs projets culturels majeurs tels que L’Boulevard (2017, 2018 et 2019 – affiche et graphisme), Gnaoua Festival (2018 et 2019 – affiches) et British council (POP UP Studio 2018) mais aussi sur des campagnes avec Danone, Shem’s pub ainsi que le groupe Akwa à travers la direction artistique et l’illustration, il n’a pas abdiqué la bande dessinée, la calligraphie, l’art arabo-islamique et le street art.
Instagram : @normalisnormal