Programme Jidar 2022

Beaugraff

Sénégal

Bryan beyung

Canada

Ed Oner

Maroc

Juraj Duris

Slovaquie

Manolo Mesa

Espagne

Pantonio

Portugal

Reda Boudina

Maroc

Tima

Maroc

Twoone

Japon

 

FRESQUES MURALES

À chaque nouvelle saison son lot de gigantisme, qui transforme Rabat en un centre d’art urbain à ciel ouvert. Pendant dix jours, une flopée de street artistes, d’ici et d’ailleurs, viennent recueillir les intenses vibrations de la ville et de ses habitants pour les «mettre en mur».

Les récits dépistés puis enfermés dans le temps par les artistes mobilisé.e.s offrent à voir le monde dans lequel nous évoluons. Aussi, bien que les fresques murales, colonne vertébrale de ce festival, rehaussent l’éclat des murs, elles élargissent les frontières de l’imaginaire local. Pour cette édition, neuf façades savamment dispersées dans la ville se referont une beauté selon la sensibilité artistique de chacun des artistes invité.e.s.

Par

Adam Belarouchia

Du mur à la toile, il y eut également le passage de la rue aux murs immaculés des grandes institutions. Les fresques quittent les grandes façades des immeubles pour celles du Musée Mohammed VI d’Art Moderne et Contemporain de Rabat.

Persuadé qu’une autre dimension artistique peut être exploitée, l’artiste marocain Adam Belarouchia, dont l’œuvre éminemment suggestive qui évoque avec amour et humour les références marocaines, donnera à voir une pièce magistrale, tant par sa forme que par son sujet. Réalisée sur une bâche, son œuvre d’où se dégage une expression et une vision originales, drapera l’une des 6 façades murs du musée.

Si Adam Belarouchia soustrait les objets de leur fonction, ce n’est pas seulement pour les exalter en les faisant pénétrer ainsi dans l’espace sacré de l’art (il n’est ni archéologue, ni assembleur de reliques), mais davantage pour célébrer avec eux le réel, comme la force vive d’un présent que seul un artiste peut construire.
L’artiste n’en est pas à son coup d’essai sur une bâche. Un tour sur sa page Instagram permet de voir d’autres réalisations à l’inspiration très décalée et so trash.

Aussi, bien que cette intervention remettra en cause les limites, ainsi que les catégories établies de l’art et des cultures de la rue, elle introduira un véritable élément perturbateur, révélant ainsi de nouveaux protocoles de lecture. Il était important d’intégrer un autre format que les fresques murales dans le festival. Et ce, dans le dessein d’explorer d’autres univers que le street art enferme.

ADAM BELAROUCHIA (Maroc)

Habité par un fort désir de commenter la société, ce diplômé de l’École des Beaux-Arts de Tétouan (en bande dessinée et design graphique), exprime à travers l’art ce que son regard capte au fil des jours. Puisant son inspiration dans les rues de Rabat, Adam Belarouchia n’a de cesse de créer et de recréer les scènes qui l’émeuvent ou l’apaisent. Il fait de la tradition marocaine ou l’élite artistique son sujet de prédilection avec la volonté de retranscrire sur le support «l’essentiel» qui «est invisible pour les yeux», pour reprendre l’aphorisme du renard du Petit Prince.

Instagram : @adam.belarouchia

Dirigé par

Ayoub Abid Aka Normal

À partir du 21 juil. 2022

Le festival réunit, chaque année, quelques street artistes en herbe et étudiants en écoles d’art du royaume afin de s’initier au muralisme sous la houlette d’un ou d’une artiste confirmée.

Pour cette édition, c’est Ayoub Abid aka Normal, artiste marocain connu pour ses fresques impressionnantes à l’esthétique très poussée, qui est appelé à partager ses méthodes et ses techniques. De là, les participants défieront leurs imaginaires, et construiront à partir d’une idée originale, une création qui sera leur plus belle signature.

Le mur collectif, tel qu’il a été conçu, n’est pas seulement un rendez-vous divertissant, mais un moment où se conjuguent, le temps d’un masterclass, l’art accompli d’artistes éprouvés, la spontanéité et la créativité des jeunes talents. Il s’agit clairement d’un espace de passation de flambeau artistique, d’initiation et d’apprentissage.

Il ne fait l’ombre d’un doute que c’est le savant allongement de la durée de l’activité qui, passant de trois jours à une semaine, a été la clé du succès du précédent mur collectif : les participants sélectionnés ont pu étoffer leurs connaissances, affûter leur technique et aiguillonner leurs démarches picturale.

Rappelons que ce n’est pas pour rien que le volume de l’activité a évolué; cette partie du festival se révèle d’une grande importance pour le développement du street art au Maroc, et se veut tel un outil promotionnel à la base.

NORMAL AUX MANETTES

Avant de peindre le mur, les participants bénéficieront d’une grande immersion dans le processus de création défini par les soins de Ayoub Abid aka Normal, allant de la recherche à la réalisation, en passant par la création.

Les bénéficiaires décortiqueront et creuseront d’abord le thème du «vivre ensemble» tout en prônant l’«héritage africain», d’autant plus que le métissage souffle à pleines voiles sur notre époque par ailleurs crispée, raidie et corsetée dans les oripeaux identitaires. Ensuite, pour stimuler leurs créativités et les pousser à s’aventurer en dehors de leurs comfort zone, ils s’essayeront à l’idée de fixer des limites en couleurs ainsi qu’en formes. Et enfin, en survolant les différentes techniques de reproduction à grande échelle, ils testeront celle dite doodle grid (une technique qui leur procurera la confiance de s’attaquer à des murs quelque soit leur taille).

Selon Ayoub Abid, ce workshop qui s’étalera sur une semaine (4 jours dédiés à la recherche ainsi qu’à la création des maquettes; 3 jours pour la réalisation du mur collectif) leur permettra de s’imprégner d’une nouvelle démarche; d’approfondir particulièrement leur phase de recherche et de trouver leur singularité; d’apprendre à travailler sous contraintes; de booster leur confiance en soi et d’acquérir la technicité nécessaire pour peindre sur des grandes surfaces.

Le thème du «vivre ensemble» sera démêlé en plusieurs questions et sous autant de regards. La discussion aboutira ainsi à des points de vue diversifiés, mais aussi à des notes communes qui unifieront les travaux et agiront comme ciment pour homogénéiser le mur collectif.

AYOUB ABID AKA NORMAL (Maroc)

Illustrateur et peintre graphiste né en 1990 à Agadir. Après avoir obtenu son diplôme en design graphique en 2011, il bifurque vers une démarche pluridisciplinaire en explorant les arts appliqués. Quoiqu’on le vit collaborer sur plusieurs projets culturels majeurs tels que L’Boulevard (2017, 2018 et 2019 – affiche et graphisme), Gnaoua Festival (2018 et 2019 – affiches) et British council (POP UP Studio 2018) mais aussi sur des campagnes avec Danone, Shem’s pub ainsi que le groupe Akwa à travers la direction artistique et l’illustration, il n’a pas abdiqué la bande dessinée, la calligraphie, l’art arabo-islamique et le street art.

Instagram : @normalisnormal

Atelier et exposition

Gemma Berenguer

Vernissage: Lundi 25 juillet à 19h30, Atelier Ambigu - 10 Rue Gabes, Rabat

Une des particularités capitale de Jidar est son goût de l’initiation. Souhaitant présenter d’autres disciplines du street art, il a ouvert ses portes à la sérigraphie : technique d’impression, manuelle ou automatique, qui se démarque aujourd’hui par la possibilité d’utiliser toutes sortes de supports.
Ainsi, dans le dessein d’en transmettre les techniques, Jidar organise deux ateliers et une démonstration. Lesquels seront donnés à voir par Gemma Berenguer du studio/atelier espagnol Monostereo, à l’espace culturel Atelier Ambigu à Rabat.
L’occasion pour une immersion dans le pays de la précision, de l’amour du travail bien fait, pour connaître cette technique d’impression qualitative et s’apercevoir que ladite discipline renferme des talents certains. Autre audace de Jidar, surprendre son public.

ATELIERS DE SÉRIGRAPHIE

Animés par GEMMA BERENGUER (Espagne)
Atelier Ambigu
Adresse: 10 Rue Gabes, Rabat

Mardi 26 juillet de 10h – 19h, sur inscription auprès de l’Atelier Ambigu
Mercredi 27 juillet de 10h – 19h, avec les participants au Mur Collectif
Jeudi 28 juillet de 10h – 19h, tous publics

LES GIG POSTERS S’EXPOSENT !

L’exposition, qui se tiendra à la galerie Ambigu, présente les gig posters réalisés par le studio Monostereo au cours des 10 dernières années. Des collectors très inspirés !

L’imprimeur principal de Monostereo, Gemma Berenguer*, a concocté pour cette exposition une petite sélection d’affiches de groupes (Mastodon, Mulatu Astatke, Fatboy Slim, Lee Scratch Perry…) réalisées de concert avec l’illustrateur et tatoueur Eledu afin de mettre en lumière leur talent singulier et célébrer les pages d’anthologie qu’ils ont inscrits dans le patrimoine artistique de toute l’Europe en matière de conception et d’impression à la main d’affiches de concert (ou gig posters) et d’œuvres graphiques.

Sérigraphiés et approuvés par les groupes, les 15 exemplaires d’affiches, qui se donneront à voir, sont des éditions limitées conçues et imprimées manuellement sur du papier de première qualité avec un format de 50X70 cm.

Pour rappel, Monostereo est un studio de sérigraphie basé à Barcelone depuis 2007 et membre du conseil d’administration de l’American Poster Institute (API). Celle-ci est une organisation à but non lucratif qui, créée aux États-Unis dans les années 60, promeut la culture de l’affiche de concert et comprend une multitude d’artistes internationaux. En plus de travailler dans différentes disciplines de l’art, ces derniers réalisent des affiches exclusives pour des concerts à travers le monde entier.

* Membre du Speedball Inks (réseau d’artistes professionnels de speedball), Gemma Berenguer anime également des ateliers dans le monde entier.

Exposition de sérigraphie du studio Monostereo
Vernissage: Lundi 25 juillet à 19h30
Atelier Ambigu
Adresse: 10 Rue Gabes, Rabat

GEMMA BERENGUER (Espagne)

Diplômée de l’université des Beaux-Arts de Barcelone, Gemma Berenguer devient – suite à un stage à l’atelier d’impression de la HKU d’Utrecht – officier de Sérigraphie accréditée. Un art qu’elle développera encore auprès du maître de sérigraphie Josep Tobella. Elle fonde en 2007, Monostereo, qui figure au top 3 des meilleurs studios de sérigraphie en Espagne.

Instagram : @serigrafia_monostereo

www.monostereo.cat

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